En 1931, le célèbre romancier inuit Augo Lynge imagine le Groenland en 2021 comme un pays de cocagne inséré dans une mondialisation heureuse et en symbiose avec l’ancien colonisateur danois. En 2021, à l’occasion du tricentenaire de cette colonisation, un père (photographe) et son fils (écrivain) mettent leurs pas dans les siens pour se confronter à la société groenlandaise d’aujourd’hui. Qu’est devenu son rêve ?
Le photographe documentaire Olivier Laban-Mattei a choisi le noir & blanc pour restituer l’univers d’ombres et de lumières d’un territoire arctique bouleversé par les changements climatiques. Au Groenland, la neige devient noire au contact de la pollution. Mais ce noir est aussi celui des âmes énigmatiques et tourmentées dont il a croisé le chemin.
Son fils, le jeune auteur Lisandru Laban-Giuliani, a choisi le roman d’anticipation pour explorer l’avenir sous-tension d’un pays à la croisée des chemins, tel que ses habitants le décrivent, le craignent et le désirent. À partir des témoignages et histoires récoltées sur place, il tisse un récit aussi intime que saisissant des futurs possibles de l’île.
Ces deux regards singuliers dialoguent pour nous permettre de comprendre en profondeur pourquoi et comment le Groenland condense à lui seul toutes les problématiques planétaires actuelles.
NEIGE NOIRE d'Olivier Laban-Mattei et en Variations en solitude majeure de Lisandru Laban-Giuliani, ce sont un livre photo et en un roman d'anticipation et en deux regards pour raconter le peuple groenlandais dans son errance et sa fragilité, alors qu’il est balloté entre « conflit intérieur du colonisé », rêves d’indépendance, changement climatique, problèmes sociaux et appétits aiguisés des grandes puissances.
Si le travail photographique d’Olivier Laban-Mattei témoigne en noir & blanc de ces ruptures sociétales, le roman de Lisandru Laban-Giuliani explore l’avenir de cette terre, qui fait écho à la situation de tant d’autres « petits peuples » confrontés au bouleversement environnemental et au diktat d’un État lointain.
Photographier la vie des Groenlandais d’aujourd’hui et raconter celle de demain, loin des images d’Épinal, c’est aussi, par extension, interroger notre avenir à tous.
Et, au-delà de sa richesse documentaire, ce projet à quatre mains propose une réflexion originale sur la transmission entre générations.
>> Photographier la réalité de la vie des Groenlandais pour mieux comprendre les ressorts d'une société toute entière
Olivier Laban-Mattei documente dans Neige noire les évolutions de la société groenlandaise confrontée au bouleversement climatique, aux convoitises étrangères et à une situation sociale préoccupante.
Alternant photographies de paysages et portraits, élargissant le regard ou bien se rapprochant au plus près des visages, il nous invite à imaginer les méandres de ces âmes subtiles si énigmatiques pour l’observateur étranger, et à prendre au sérieux les stigmates de vies construites dans la violence : un climat dur, une politique soumise au diktat, l’éloignement géographique, la perte des valeurs traditionnelles, l’irréversibilité de la fonte des glaces…
Ce travail photographique est renforcé par un texte journalistique très documenté et des légendes, rédigés par Olivier lui-même, qui permettent à la fois d’appréhender la complexité des enjeux à l’oeuvre et de détailler autant les trajectoires de ceux qu’ils photographient que les ressorts sous-jacents de chacune des situations observées.
>> Imaginer leur avenir et transmettre leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs
Sur la base des témoignages recueillis pendant leur voyage, Lisandru Laban-Giuliani s’est attaché à écrire un récit à plusieurs voix qui soit fidèle à l’ensemble des préoccupations et aspirations dont il veut se faire l’écho. Au travers de personnages fictifs mais qui empruntent beaucoup aux hommes et aux femmes qu’ils ont rencontrés, il tente, en s’inspirant de l’œuvre d’Augo Lynge, de dessiner les contours du futur Groenland.
>> Le Groenland d'aujourd'hui: une société fracturée face au désir d’indépendance
Malgré une autonomie renforcée depuis 2009, les stigmates de la colonisation demeurent et se reproduisent sur fond de fortes inégalités et de malaise social profond. Le taux de suicide parmi les jeunes est le plus élevé au monde. La population (56 000 habitants)souffre du manque d’aide psychologique, notamment pour faire face aux addictions. Les comptoirs de pêche isolés se vident au profit des trois principales villes. Dans la capitale, la pénurie de logements laisse des centaines de nouveaux venus à la rue. Partout, les projets miniers se multiplient à la faveur du recul de la banquise hivernale, souvent accompagnés de promesses de rentes qui seraient suffisantes pour s’émanciper de la tutelle économique danoise, quitte à sacrifier une partie du territoire. Certains villageois, comme à Narsaq, s’organisent pour empêcher l’implantation d’immenses mines. Pourtant, les activités minières sont un enjeu crucial au Groenland, puisqu’elles lui permettraient de s’affranchir du Danemark, dont l’île est très dépendante financièrement.
Et, en juillet 2022, alors que la calotte glaciaire a perdu 4,7 millions de milliards de litres d’eau en l’espace de vingt ans, contribuant à elle seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre (données publiées par le Polar Portal, organisation chapeautant les instituts danois sur l’Arctique), l’île autorise désormais l’exploitation de ses icebergs comme n’importe quelle autre ressource minière…
>> Le Groenland d'aujourd'hui: des citoyens marginalisés
Au fil de plusieurs mois de voyages sur la côte Ouest de la plus grande île au monde, Olivier et Lisandru ont rencontré une grande diversité de personnes issues de la société civile ou politique. Pêcheurs, charpentiers, ouvriers, chefs d’entreprises, psychologues, chasseurs, bergers, pasteurs, artistes, retraités, jeunes déscolarisés, dans des villages isolés, mais aussi ministres, maires, hauts fonctionnaires, activistes…
Sur cette terre immense où les humains sont si rares, chaque rencontre relève d’un événement, chaque échange est mémorable. Tous incarnent la société groenlandaise d’aujourd’hui et feront celle de demain.
>> Pourquoi ce titre, Neige noire?
Pour montrer une réalité sociale, dure, violente.
Mais aussi pour dire les espoirs de ceux qui croient au Groenland de demain.
Au Groenland, la neige se fait parfois noire à cause de la pollution atmosphérique, tel un indicateur de l’état de la planète. On dit que les glaciers portent en eux la mémoire du monde. De la même manière, les Groenlandais, en première ligne face au changement climatique qui bouleverse leur rapport au monde, sont les sentinelles de notre avenir commun.
Par le biais de l’image photographique, Oliver s’est efforcé de donner à entrevoir le poids du mal-être psychologique ambiant, en faisant écho aux mythes inuit ancestraux qui continuent de construire l’imaginaire local.
Immortaliser la vie des gens ordinaires est aussi une manière de déranger l’image facile de terre vierge promise à la richesse minière, et permet de révéler les complexités d’une société endolorie. Derrière les sourires infaillibles se dévoile la noirceur de maux silencieux. Au-delà des paysages époustouflants, se dévoile la fragilité d’un monde tourmenté.
Date de sortie :nous visons une date de sortie en avril 2023.
Le projet direction artistique du livre a été confiée à Valérie Gautier. Elle a pris soin de créer un dialogue entre l'histoire racontée par Olivier Laban-Mattei au travers du récit photographique et les textes qu'il a écrits pour ponctuer le déroulé des images. Ces textes longs, littéraires, répondent à des textes courts, journalistiques, qui reprennent les faits saillants de la société, de l'économie et de l'histoire du Groenland.
Deux papiers différents seront utilisés.
Maquette provisoire du livre
Visuels non contractuels, maquette en cours d’élaboration
Photos disponibles comme tirages
Impression Piezo Charbon sur papier Bamboo Hahnemühle 290 g
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>> Les auteurs : un projet qui s’inscrit dans une continuité de travail
Le projet Neige noire fait suite au travail qu’Olivier et Lisandru ont déjà entrepris en Mongolie entre 2012 à 2014 sous le titre « L’Eldorado n’existe pas ». De cette enquête portant sur les effets néfastes du boom minier, ils ont fait un livre, « Mongols », paru en 2013 aux éditions Les Belles Lettres.
Lisandru a remporté le prix Max Lazard pour ce projet d’écriture sur l’avenir du Groenland.
Olivier a montré une sélection des images de Neige noire lors des dernières Rencontres d’Arles au sein de l’exposition de l’agence MYOP dont il fait partie.
Olivier Laban-Matteiest photojournaliste depuis 1999. Après dix années passées à l’AFP à couvrir l’actualité nationale et internationale (guerres en Irak, en Géorgie, à Gaza, insurrection en Iran, tremblements de terre à Java et Haïti, cyclone en Birmanie...), il s’engage, à partir de 2010, sur des projets au long cours.
Membre de l’agence MYOP depuis 2013, il continue de s’intéresser aux traumatismes de guerre parmi les populations réfugiées (Jordanie, Centrafrique, Cameroun, Tchad, Soudan du Sud) tandis qu’il poursuit dans le même temps ses collaborations régulières avec la presse française et étrangère (Printemps arabe, guerres en Libye et au Yémen...)
Son travail, internationalement reconnu, a été récompensé à de nombreuses reprises, notamment par trois World Press Photo, deux prix Paris-Match, deux POY, deux Days Japan. Il est aussi régulièrement exposé et projeté, en particulier au festival de photojournalisme Visa pour l’Image.
Il consacre l’essentiel de sa réflexion actuelle à la question de la déstructuration des sociétés, du fait d’une guerre, du réchauffement climatique ou en raison de la convoitise d’investisseurs étrangers pour les richesses de leurs terres. Les nouvelles formes de colonialisme sont également au coeur de ses préoccupations.
En 2022, lauréat d’une bourse octroyée par le Ministère de la Culture et la Bibliothèque Nationale de France dans le cadre d’une grande commande nationale sur la France, il pose son regard sur la nouvelle paysannerie, garante d’un monde plus juste.
Lisandru Laban-Giulianiest étudiant en master de science politique à l’École de la Recherche à Sciences Po Paris (majeure Politique comparée) et chargé de conférence de méthode dans cette même école. Il est donc co-auteur du livre Mongols (Les Belles Lettres, 2013).
Depuis 2016, il s’engage dans plusieurs associations d’aide aux exilés et aux plus démunis, ainsi que pour la protection de l’environnement.
Sa passion pour l’écriture, nourrie par des rencontres avec différents écrivains dont Patrick Chamoiseau ou Mathias Enard, se développe en parallèle à sa formation en sciences humaines et sociales.
En 2020, il a été récompensé par la mention spéciale du prix de la critique Books. En plus du prix Max Lazard pour son projet d’écriture sur l’avenir du Groenland, il a également remporté le prix de la vocation de la fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour mener à bien ses projets d’études.
« Du Nord nous vient la noirceur ». Kelly Berthelsen, écrivain groenlandais
Cet auteur fait découvrir à travers sa littérature un monde angoissant mais réel, où la désolation des hommes résonne jusque dans les meurtrissures des glaciers agonisants. La société inuit vacille. Vivant depuis des siècles dans l’effort permanent pour s’armer contre la rigueur du présent immédiat, en s’adaptant aux aléas de leur environnement et sans jamais se préoccuper d’un futur fondamentalement cyclique, les Groenlandais doivent désormais se tourner vers un demain incertain, l’indépendance de leur pays comme point d’horizon. Une rupture majeure des structures de pensée collective.
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