« Je suis autodidacte.
J’ai appris la photographie seul, dans les livres.
Les livres ont été mes seuls maîtres.
Pendant 10 ans, j’ai réalisé exclusivement des portraits de cinéastes.
Entre deux portes, le plus vite possible, du mieux que je pouvais.
Pour les autres, pour les magazines, pour apprendre.
La célébrité de mes sujets m’a longtemps permis de rester dans l’ombre.
Ma vie alors était discrète. Je ne buvais pas, je ne fumais pas, je ne dansais pas.
Je n’ai jamais eu de goût pour la provocation ni pour l’excès.
J’étais gris. Un gris moyen.
J’ai été un fils sans révolte, un étudiant sans histoire.
J’ai marché dans les clous. Sans surprise.
Une vie tracée d’avance, par les circonstances, la géographie, la famille.
Jusqu'à 36 ans j’ai eu l’impression de ne pas avoir désobéi, et de ne pas avoir vraiment vécu quoi que ce soit qui vaille la peine que je le raconte.
Une sorte d’ennui qui ne dit pas son nom.
Et puis, un amour insensé.
Et ma vie silencieuse est devenue bruyante. »
Nicolas Guérin
Les livres
UNDER THE INFLUENCE ( 2010-2017 )
Volume A
Our years of being wild, édition signée et limitée à 100 exemplaires
224 pages, cahiers cousus, broché, couverture rigide, format paysage 20x30cm

UNDER THE INFLUENCE ( 2017-2020 )
Volume B
Ashes of time, édition signée et limitée à 100 exemplaires
224 pages, cahiers cousus , reliure japonaise, couverture souple, format paysage 20x30cm

NOEMIFICATION, (2020-2022 )
Édition signée et numérotée de 200 exemplaires.
208 pages, cahiers cousus, reliure Suisse, couverture semi-rigide, format portrait, 26x20 cm

Biographie de Nicolas Guérin
Après des études de philosophie, puis d’histoire du cinéma à la Sorbonne, Nicolas Guérin apprend la photographie en autodidacte, dans les livres.
Il est depuis plus de 20 ans le photographe de la revue POSITIF aux cotés de Michel Ciment, et accompagne les rédacteurs lors d’entretiens avec les cinéastes et leurs interprètes, à Paris , Cannes, Berlin ou Venise.

Sur la tombe de Kenji Mizoguchi, Kyoto 2018
Les plus grands noms du septième art passent devant son objectif, de Quentin Tarantino à Meryl Streep, de Wong Kar Wai à Jane Campion. Daniel Craig, Tilda Swinton, Clint Eastwood, Tim Burton, David Lynch, Woody Allen, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese…
Ses portraits lui apportent rapidement une reconnaissance internationale ( GQ, ESQUIRE, TIMES, GUARDIAN, IO DONNA, LE MONDE, LIBERATION… ) et attirent l’attention de marques de luxe qui lui confient la réalisation d’images publicitaires ( BREGUET, ROLEX, TECHNOMARINE, JEAGGER-LECOULTRE, LONGINES… ) .
Son travail est diffusé dans le monde par l’agence Contours / Getty.
En 2010 Nicolas GUERIN s’installe dans un studio à Montreuil ou il commence un travail plus intime, ou se mêlent le nu et la mode.
Depuis 12 ans, il photographie de façon récurrente ses amies modèles, et les femmes qui partagent sa vie. Ses images documentent son quotidien, ses obsessions, sous l’influence directe de la personnalité de ses modèles.
Contreparties disponibles
Tirages d'art originaux
Format available : 45x60cm, 60x80cm, 90x120cm, 120x160cm
UNDER THE INFLUENCE
Volume A
Tirages Fine Art, signés & numérotés.
Edition limitée 30ex.
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UNDER THE INFLUENCE
Volume B
Tirages Fine Art, signés & numérotés.
Edition limitée 30ex.
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NOEMIFICATION
Tirages Fine Art, signés & numérotés.
Edition limitée 30ex.
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Interview with Nicolas Guérin
Quand as-tu commencé la photographie de nus ?
De façon vraiment sérieuse en 2010, quand j’ai rencontré Sheri. Mais le nu a été mon premier sujet lorsque j’ai débuté la photographie en amateur. J’avais 15 ans, j’étais amoureux, et je voulais garder une trace de ce moment. Les compétences et les exigences ont changé, mais le désir reste le même. Vivre ma vie, et photographier celles que j’aime : mes amours, mes amies.
Ces 3 livres regroupent 12 années de travail personnel, pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Parce que ces livres sont un puzzle d’émotions très intimes pour moi, et qu’ils ne pouvaient pas se faire avant, je n’étais pas prêt. Avant j’étais dans le direct, c'était le moment de vivre et de produire les images, sans trop analyser. Ces années ont passé très vite, je travaillais pour la presse culturelle, je voyageais beaucoup. Je passais vite d’un projet à un autre. Non seulement je n’avais pas le temps de regarder dans le rétroviseur, mais surtout je n’en voyais pas l’intérêt. C’est seulement lorsque je me suis retrouvé seul que j’ai compris la nécessité de m’interroger sur ma trajectoire, et de mieux comprendre mes obsessions. J’ai arrêté de courir, j’ai quitté Paris, j’ai changé de vie. La seule constante est que je photographie toujours exclusivement les gens que j’aime.
Pourquoi cette restriction ?
Je ne le vis pas du tout comme une restriction, c’est un choix affectif majeur. Les héros de mon adolescence étaient des cinéastes (Chaplin, Von Sternberg, Bergman, Antonioni, Godard, Sautet, Cassavetes, Allen…), des artistes qui ont filmé les mêmes actrices sur une longue durée. On peut ajouter Visconti quand il filme Helmut Berger, la connexion entre le désir et l’inspiration reste la même. Je suis fasciné par cette idée, fasciné de voir évoluer Anna Karina sous le regard de Godard, Liv Ullamn se débattre chez Bergman, ou Marlene Dietrch triompher chez Von Sternberg. J’aime l’idée de troupe de théâtre, et de fidélité. Que l’on puisse approfondir son travail toujours avec les mêmes équipes. Et surtout ça rend le travail ludique, et émouvant. Faire une énième prise de vue avec la même amie, c’est l’occasion de se retrouver, et de se montrer que l’on tient l’un à l’autre, que la connexion existe et qu’elle résiste au temps. Une modèle avec laquelle je travaille pour la première fois ne peut pas m’apporter ce que m’offre celle que je connais depuis dix ans. J’aime l’idée de faire le portrait d’une femme comme un puzzle, et sur dix ans. Les femmes que je photographie sont des personnalités fortes, complexes, changeantes. En 3 heures de temps comment montrer tout ça ? Sur dix ans ça devient possible, et passionnant.
Certains des photographes que j’admire le plus ont eu des attachements particuliers à certaines de leurs modèles, c’est le cas de Guy Bourdin avec Nicole Meyer, d’Araki avec Kaori ou de Roversi avec Natalia Vodianova par exemple. Et ce n’est pas un hasard si les plus belles images de Natalia Vodianova sont celles de Roversi. C’est lui qui la connaît le mieux. Pour moi, rien de vraiment beau ne se fait sans cette inscription dans la durée. Il y a bien sûr des exceptions, des gens au talent fulgurant qui sont capables de tout et tout de suite. Moi je suis lent et fidèle, je cultive mes attachements pour que les liens durent. J’ai besoin de centrer mon désir et mon inspiration. Je n’ai pas juste l’envie de faire une photo de plus, j’ai envie de photographier cette femme là, à ce moment là. Mon inspiration n’est jamais abstraite, elle s’incarne dans ces femmes remarquables, auxquelles je suis fidèle. On ne photographie pas les femmes que l’on aime, comme on photographie les autres.
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