Le photographe Fabrice Dekoninck nous emmène en immersion dans la mémoire de la guerre en Bosnie Herzégovine, à la rencontre des témoins et des survivants. Par leurs récits, il se confronte au poids de la mémoire de la guerre en Bosnie-Herzégovine et à son impact sur la société bosnienne d’aujourd’hui.
Obsédé par les traces, il arpente inlassablement les sites mêmes où les crimes furent commis, sites de détention, d’exécution et anciennes fosses communes. S’échelonnant sur presque trois ans, son travail s'apparente à celui d' un anthropologue de la mémoire.Il s’inscrit avec ce livre à l’épicentre de l’essence même de la photographie : rendre visible l’invisible, et essaie de lutter, photos à l’appui, contre le révisionnisme et le négationnisme..
“ Je me souviens de mon premier voyage à Srebrenica, en février 2020. Avant même d’arriver dans la ville, je suis sidéré par le paysage qui défile sous mes yeux. Partout, les stigmates de la violence et de la haine. Je m’étais longuement préparé pourtant. J’avais lu les récits des témoins et m’étais plongé dans les archives du tribunal pénal international. Rien cependant ne pouvait me préparer à la confrontation avec la réalité crue du génocide. Je ressens tout, la haine des assassins et la souffrance des victimes. Tout ici est latent, palpable, horriblement présent. ”
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Ahmed HRUSTANOVIC, imam de la mosquée de Srebrenica
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Satko MUJAGIC, survivant d’Omarska et activiste de la paix, Kozarac
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Jovan DIVJAK, ancien général chargé de la défense de Sarajevo
Le contexte
Après cinq longues années de conflit, plus de 100 000 morts et 1,2 million de déplacés, après le génocide de Srebrenica qui a enfin réveillé les consciences au sein de la communauté internationale, la guerre en Bosnie-Herzégovine s'est terminée par la signature des accords de Dayton en novembre 1995..
Ces accords pourtant réputés temporaires, continuent encore aujourd'hui de régir le pays, favorisant le maintien au pouvoir de politiciens ethno-nationalistes qui instrumentalisent la mémoire de la guerre et exacerbent les tensions entre communautés. La « paix de Dayton » et les dispositifs qu'elle impose ont fait le lit d'un climat délétère où tout semble pouvoir de nouveau basculer dans la violence.
Dernier épisode en date, à l'automne 2021, le dirigeant ethno-nationaliste de la Republika Srpska a annoncé son intention de faire voter par le parlement local un projet de loi par lequel l'entité serbe pourra se soustraire à l'autorité centrale de Bosnie-Herzégovine pour toutes questions régaliennes de défense, de santé, d'administration fiscale et de justice. Une rupture unilatérale des accords de Dayton, et la menace d’un nouveau conflit armé..
Trente ans après le début du conflit, les tensions n'ont jamais été aussi fortes et le ressentiment et la haine entre les communautés ethniques aussi exacerbés, sur fond de corruption, de mauvaise gestion politique et de montée des nationalismes dans tout le pays.
La structure du livre
Pendant près de trois ans, le photographe a effectué de longs séjours en Bosnie-Herzégovine où il a noué des relations de confiance et d'amitié avec de nombreux témoins. Un peu partout en Europe, il est également allé à la rencontre des témoins occidentaux présents en Bosnie pendant la guerre (casques bleus, enquêteur du TPIY, écrivains et journalistes). Tous lui ont ouvert les portes de leur mémoire de la manière la plus sincère et la plus honnête, lui permettant ainsi de recueillir un ensemble unique de témoignages sur ce qu'est la mémoire de guerre.
Même s'il fait la part belle au récit, ce livre est avant tout un livre de photographies. Il mêle portraits et images de reportage sur les lieux mêmes où se sont déroulés les événements. La plupart des photographies sont réalisées en argentique couleur et noir & blanc (24x36 et moyen format).
Ce livre se déploie autour de trois grands chapitres géographiques : Srebrenica, Kozarac et Sarajevo. Chaque chapitre fait l’objet d’une introduction de l'auteur qui nous partage son expérience et nous fait part de ses propres interrogations et émotions. Il a choisi également de donner la parole à des invités qui approfondissent des thèmes récurrents de l'après-guerre : la vérité, la justice et les processus de mémorialisation - comment gérer l'héritage du passé.
La préface est écrite par Philippe Simon, un ancien correspondant de guerre français qui a partagé la vie quotidienne d'une famille bosniaque à Sarajevo pendant toute la durée du siège.
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Le livre sera disponible en anglais et en français. En fonction de la réussite du crowdfunding, il sera possiblement publié en bosnien, et disponible uniquement pour les résidents du pays.
Chapitre 1 : Kozarac (région de Prijedor)
Chaque été, la diaspora bosniaque de Kozarac retrouve ceux qui ont décidé de ne pas fuir le pays après le nettoyage ethnique du début de la guerre (juillet 2022).
Chapitre 2 : Sarajevo
Jeux d’enfants, quartier de Grbavica, Sarajevo (mai 2022)
Chapitre 3 : Srebrenica
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Terrain de football, Srebrenica
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Maison abandonnée, centre-ville de Srebrenica
« En photographie, je tente de redonner une réalité concrète au génocide, afin de l'extraire des simples statistiques qui le condamnent inexorablement à l'oubli. »
Fabrice Dekoninck
Devant l’ancienne école primaire en ruine, les jeunes footballeurs de Kozarac, en majorité bosniaques, jouent à domicile face à leurs voisins serbes d’Omarska (septembre 2022)
Qui est Fabrice Dekoninck ? Comment travaille-t-il ?
Passionné d’histoire et par les enjeux liés à la construction de la mémoire, Fabrice Dekoninck a d'abord travaillé sur la mémoire « morte », celle des soldats de la Grande Guerre. Ce projet, réalisé en collaboration avec son ami photographe Sylvain Demange, a été exposé au Mémorial de Verdun dans le cadre de la mission du Centenaire de la grande guerre (2017). C’est à l’issue de ce travail qu’il a entrepris de travailler sur la mémoire récente d’un conflit majeur en Europe, celle de la guerre en Bosnie-Herzégovine.
Au travers d'entretiens et de témoignages, tirant le fil de confidences patiemment recueillies, il documente depuis trois ans les traces des massacres qui ont entraîné la mort tragique de milliers de victimes entre 1992 et 1995.
S'appuyant sur ses nombreuses lectures, sur ses entretiens avec les survivants et les témoins, ainsi que sur l’étude des archives du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie, il parvient à mettre en lumière les traces du passé, à briser les silences à s’affranchir des manipulations mémorielles toujours à l'œuvre en Bosnie-Herzégovine, rendant ainsi hommage à tous les disparus. Citant Maurice Genevoix : «Il n'y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j'aurai mon paradis dans les coeurs qui se souviendront »“.
Between Fears and Hope sera son deuxième livre, après la publication en 2017 de Comme On Peut (Creaphis, France) en soutien à l'exposition éponyme, un premier travail associant portraits et paysages aux mots de l'écrivain français Maurice Genevoix extraits de son livre Ceux de 14.
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Comment établir une vérité à l’échelle d’une nation quand la « guerre des mémoires » continue de faire rage, quand la parole des révisionnistes et les propos du déni s’expriment librement, et que 30 ans plus tard, on apprend aux enfants bosniaques, serbes et croates des histoires revisitées, fragilisant ainsi tout processus de réconciliation ?
Église orthodoxe serbe construite illégalement sur le terrain de Fata Orlovic, 78 ans, "Nana Fata". Après 20 ans de longues procédures judiciaires, y compris devant la Cour européenne des droits de l'homme, elle a finalement réussi à faire détruire le bâtiment en juin 2021 (mars 2021)
Si la campagne de financement participatif est un succès, le livre sera publié par la maison d'édition française Hemeria.
Hemeria apporte son soutien aux photographes qui s’engagent sur des projets de long terme. Après avoir accueilli en 2020 le travail de la VII Foundation sur la paix (Imagine : penser la paix) rassemblant photographies et essais sur le Vietnam, le Liban, l’Irlande du Nord, le Rwanda, la Colombie et la Bosnie, hier et aujourd’hui, la maison d’édition a porté le projet de la photographe documentaire Maryam Ashrafi sur le Kurdistan syrien et irakien et le rôle essentiel des femmes.
Avec ce nouvel ouvrage de Fabrice Dekoninck, elle continue de participer à l’indispensable travail de mémoire et de vérité que l’on doit à tous ceux qui luttent pour vivre dans un monde plus juste, plus égalitaire, plus libre.
Expositions
2022
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Nantes, France > Cosmopolis (festival des solidarités), thématique « Transformons le monde »
03 – 13 novembre 2022
2023
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Sarajevo, Bosnie > National Gallery
Avril – mai 2023
Srebrenica, Bosnie > Memorial Center
Juillet – décembre 2023
Articles de presse déjà parus sur le projet
- Interview au sein du média indépendant français BLAST
- Article publié dans Ouest France à propos de l'exposition à Nantes en novembre 2022
- Interview par BIRN média indépendant (the Balkan Investigative Reporting Network)
Tirages disponibles (selon les contreparties choisies)
>> Photos disponibles en N&B 20x25 cm / 30x40 / Photo A également disponible en 50x60 [contrepartie à 125€ en 20x25 cm - contrepartie à 300€ en 30x40 cm]
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A – 20×25 / 30×40 / 50×60
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B – 20×25 / 30×40
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C – 20×25 / 30×40
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D – 20×25 / 30×40
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E – 20×25 / 30×40
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F – 20×25 / 30×40
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G – 20×25 / 30×40
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Y – 50×60
>> Photos couleur disponibles au format 30×40 cm [contrepartie à 200 €]
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H – 30×40
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I – 30×40
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J – 30×40
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K – 30×40
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L – 30×40
>> Photos N&B disponibles au format 37×37 cm [contrepartie à 650 €]
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M – 37×37
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N – 37×37
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O – 37×37
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P – 37×37
>> Photos couleur disponibles au format 50×50 cm [contrepartie à 900 €]
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Q – 50×50
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R – 50×50
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S – 50×50
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T – 50×50
>> Photos couleur disponibles au format 50x60 cm [950 €]
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U – 50×60
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V – 50×60
>> Photos en N&B disponibles au format 50×60 cm [1000 €]
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A – 50×60
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AB – 50×60
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AC – 50×60
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Y – 50×60
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Z – 50×60
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